L'iguanidé Anolis carolinensis appartient à un genre très diversifié puisqu'il compte plus de deux-cents espèces. Les autres espèces couramment vendues sont : A. sagrei, A. cybotes, A. equestris.
Cette espèce est commune au sud-est des États-Unis d'Amériques. Elle se rencontre sur les arbres, les haies, les clôtures... Elle est absente dans les zones urbaines et suburbaines (BARTLETT & BARTLETT, 1997).
Anolis carolinensis est une espèce diurne, arboréale, qui atteint une taille de 18cm pour le mâle, la femelle est un peu plus petite. Le dimorphisme sexuel est marqué : le mâle possède un fanon gulaire rose d'assez grande taille qui est absent ou petit chez la femelle. Alors que le mâle revêt habituellement un couleur unie sur le dos, la femelle à une ligne vertébrale blanche. Lorsque le mâle est en état d'excitation intense (avant un combat) ou lorsqu'il se chauffe au soleil, on voit apparaître sa crête nuchale.
C'est un lézard social qui vit en colonie dans laquelle règne une hiérarchie. Globalement, cette hiérarchie s'établit à la sortie du repos hivernale. A ce moment, les mâles établissent leur territoire grâce à des rituels stéréotypés d'intimidations puis de combats. La hiérarchie, une fois établie dans un secteur donné, n'est plus réellement remise en cause. Lorsque les combats se sont arrêtés, une modification hormonale entraîne les femelles dans un cycle reproducteur. Le comportement des femelles va à son tour entraîner un comportement de parade des mâles.
Cette espèce a la capacité de changer rapidement de couleur. Elle passe en une minute d'un vert clair à une couleur chocolat. La couleur reflète l'état physiologique du lézard, sa fonction sociale, la température extérieure, le niveau d'irradiation solaire... il est intéressant d'apprendre à décrypter la signification de ces couleurs car elles permettent de faire facilement un suivi de l'état de santé des lézards. Par exemple, un lézard qui présente des taches noires derrière les yeux est soit malade, soit stressé. Si en plus sa couleur est un mélange de vert et de marron, il est sûrement très mal en point...
Le terrarium doit avoir une taille d'environ 50cm de long et 40cm de haut pour un couple. Si on décide d'élever une petite colonie de plusieurs mâles et femelles, le terrarium devra être plus grand. A titre d'exemple, on peut mettre deux mâles et trois femelles dans un terrarium de 1m de long si celui-ci contient de nombreuses plantes. En plus des plantes, il faut mettre de nombreux branchages arrivant à différentes hauteurs dans le terrarium. Le sol peut être constitué d'un mélange de terreau (4/5) et de sable(1/5) dans lequel les plantes viendront puiser l'eau et les sels minéraux nécessaires à leur croissance. Pour faciliter la recherche d'oeufs, il est possible de laisser les plantes en pot.
La lumière est dispensée par des tubes fluorescents, il est possible de rajouter un tube U.V.. Le chauffage est dispensé par des lampes à incandescence dans le cas des petits terrariums, dans ce cas la totalité du terrarium est chauffé à environ 27-28°C. Dans le cas d'un très grand terrarium abritant une colonie de lézards, il est plus intéressant de fabriquer des petites plaques chauffantes (30°C) individuelles. Celles-ci sont placées de manière à respecter la hiérarchie : la plaque au centre et en haut sera celle du dominant. Dans cette logique, il faut mettre quelques plaques dans des endroits un peu à l'écart pour les individus dominés. Le terrarium doit être bien ventilé. Comme cette espèce a des organes de fixations sur les phalanges lui permettant d'escalader des surfaces lisses, le haut du terrarium devra nécessairement être couvert.
La température diurne peut monter jusqu'à plus de 30°C en dessous des spots. La température nocturne peut être comprise entre 18 et 22°C environ. Dans la nature, les nuits peuvent être assez fraîches. Pendant la période de repos hivernale, la température peut être abaissée la nuit à 15°C (DE VOSJOLI, 1992).
En captivité, il n'y a pas d'agressivité entre les mâles dominés. A l'exception de la femelle dominante, les femelles sont souvent chassées par le mâle dominant. Le mâle dominant va quand même s'accoupler avec les femelles de rang inférieur. Il faut simplement veiller à ce que les individus dominés aient accès à la nourriture.
Le terrarium est arrosé tous les jours, les lézards boivent alors les gouttes d'eau restées sur les feuilles. Toute l'eau doit s'évaporer en quelques heures si le terrarium est correctement ventilé.
La nourriture doit être variée pour stimuler l'appétit des animaux, elle est distribuée quotidiennement ; en effet, il n'y a pas de problème d'obésité chez cette espèce. On propose des mouches, vers de farine, grillons. Les vitamines peuvent être données soit en les saupoudrant sur les insectes, soit en les donnant à manger aux insectes juste avant de les lâcher dans le terrarium. Dans ce dernier cas, les mouches sont nourries d'un mélange de miel dilué et de vitamines. On leur laisse le temps de stocker la solution dans leur jabot avant de les donner aux lézards. D'après Bartlett & Bartlett (1997), les Anolis peuvent aussi manger de la purée de fruit additionnée de vitamines.
Après une période de repos d'environ deux mois, le cycle de reproduction est déclenché par un retour à des températures élevées et à une alternance jour/nuit (L:D) de 13:11. Les accouplements sont relativement fréquents et se passent généralement en début d'après-midi ; ils ont une durée d'environ 10 minutes. L'espèce est assez prolifique en captivité puisque idéalement, une femelle peut pondre un oeuf toutes les semaines en moyenne. Pendant quelques mois, une femelle peut ainsi pondre une vingtaine d'oeufs. Chez moi, la ponte à toujours lieu entre 14H et 18H et dure environ vingt minutes. L'oeuf est déposé dans une zone humide et souvent près du collet d'une plante. La femelle creuse un trou avec son museau en prenant appuie sur la plante, pond l'oeuf puis le pousse à l'intérieur du trou avant de reboucher soigneusement avec ses pattes antérieures. La plupart du temps, l'oeuf est enfoncé à seulement 1cm de la surface. L'oeuf mesure environ 1cm de long (MATZ & VANDERHAEGE, 1978). Incubés à environ 30°C en atmosphère humide, les jeunes sortent en 31-35 jours.
A sa naissance, le nouveau-né mesure 61-63mm et ne mange pas pendant un ou deux jours sans que cela ne pose de problème. La première nourriture est souvent un grillon ou un puceron. Tant que le nouveau-né ne chasse pas activement sa nourriture, il doit être gardé seul dans un petit terrarium. Ensuite, les jeunes sont élevés dans un petit terrarium avec seulement une petite branche à l'intérieur. A ce moment, on peut mettre plusieurs individus dans le même terrarium à condition que leurs tailles ne soient pas trop différentes.
Si les jeunes ont une nourriture variée et de bonne qualité, ainsi que la possibilité d'aller au soleil 10-15 min par jour, la croissance est rapide et ne pose aucun problème. Dans ce cas, la maturité sexuelle est atteinte au bout d'un an environ.
La seule difficulté vient des individus nés en fin de saison de reproduction. En effet, la femelle a déjà fourni un gros effort et les derniers nés ont des carences en vitamines dès leur naissance. Ils sont donc plus fragiles, mettent plus de temps pour accepter de se nourrir. De plus leur première mue est parfois difficile.
La nourriture consiste principalement en petits grillon, vers de farine et blattes ; il faut parfois prendre en compte les préférences individuelles des lézards.
(BARTLETT & BARTLETT, 1997)
(DE VOSJOLI, 1992)
(MATZ & VANDERHAEGE, 1978)